Léo : d’éducateur spécialisé à formateur indépendant

« Est-ce que tu as vraiment envie de faire ce métier toute ta vie ? »

Cette question, Léo se l’est posée un jour, assis à son bureau, après une énième journée stressante dans son poste de direction en MAS, au sein d’un pôle psychiatrique. À ce moment-là, il était déjà engagé dans une trajectoire ascendante, envisageant de passer son CAFERUIS, une évolution logique et tracée. Mais au fond, quelque chose clochait.

Le poids d’un métier, l’envie d’un changement

Après un peu plus d’une dizaine d’années en tant que travailleur social puis plus spécifiquement éducateur spécialisé, Léo aimait toujours accompagner les publics dans le besoin, voir leur évolution positive et travailler en équipe. Mais le métier qu’il avait choisi par passion était devenu un fardeau : sous-effectif croissant, manque de moyens, pression administrative, perte de sens… « Et qu’on se le dise : le salaire ! » ajoute-t-il avec franchise.

Peu à peu, un sentiment d’épuisement et de frustration s’est installé. La charge mentale, l’absence d’autonomie et le décalage avec les réalités du terrain ont fait mûrir une idée : et si c’était le moment d’évoluer ?

Une opportunité inattendue, une porte qui s’ouvre

En parallèle de son emploi, Léo effectuait déjà quelques guidances d’écrits aux travailleurs sociaux en libéral, et enseignait ponctuellement à l’Éducation nationale. Il aimait transmettre, mais jamais il n’aurait imaginé en faire son métier.

Et puis, un jour, un appel a tout changé.

Une formatrice, responsable d’une filière AES, lui propose un poste de formateur et chargé de parcours dans un centre de formation. « J’ai d’abord refusé ! Je ne me sentais pas légitime. » Pourtant, convaincu d’essayer, il se lance. Son premier cours, il s’en souvient encore : stress, hésitations… Mais très vite, il prend goût à l’exercice. Les cours suivants se déroulent de mieux en mieux. Le doute laisse place à une évidence : il a trouvé sa nouvelle voie.

Le grand saut : se former, se tester, se lancer

Conscient de son manque de formation spécifique dans l’accompagnement des adultes, il décide d’approfondir ses compétences et s’inscrit en Master à Paris 8. Tout en poursuivant des missions en intérim et en CDD dans le médico-social, il jongle entre plusieurs engagements. « J’ai signé un CDI dans un service de suite, mais j’ai démissionné avant la fin de mon Master pour me consacrer à 100% à la formation des travailleurs sociaux ».

Une décision audacieuse, un saut dans l’inconnu, mais aucun regret.

Les défis d’une reconversion réussie

Bien sûr, le chemin n’a pas été sans obstacles. L’apprentissage du métier de formateur, l’organisation complexe avec les employeurs institutionnels peu enclins à lui laisser la liberté nécessaire, les premiers mois d’instabilité financière… Mais Léo s’est accroché.

Petit à petit, il a construit son réseau, accepté des missions difficiles, parfois loin de chez lui. « J’ai même accepté des missions financièrement peu rentables, mais elles m’ont permis de me former et de me faire connaître. »

Six mois après s’être lancé à plein temps, il vit pleinement de son activité. Aujourd’hui, son agenda est plein, le bouche-à-oreille fonctionne, et il trouve enfin l’épanouissement professionnel qu’il cherchait.

Aujourd’hui : une vie pro épanouie et un avenir serein

Enseignant formateur indépendant dans le médico-social, Léo ne regrette rien. Il savoure la liberté de gérer son emploi du temps, de choisir ses missions et surtout, d’exercer un métier qui a retrouvé du sens : « Je suis beaucoup plus heureux et j’ai beaucoup moins peur de l’avenir ».

Son salaire a doublé par rapport à celui qu’il touchait en tant qu’éducateur spécialisé sous la convention 66, et s’il y a encore des contraintes (notamment les déplacements), elles sont choisies, et non subies.

Son conseil à ceux qui hésitent à franchir le pas ?

« N’hésitez pas ! Ça paraît bête, mais le plus dur, c’est de se lancer. Si vous vous plantez, essayez d’analyser pourquoi et ce que vous pouvez faire pour mieux rebondir »

Il insiste sur l’importance de préparer son projet :

  • Avoir une stabilité financière au départ
  • Construire un réseau solide
  • Se former aux réalités du métier et aux aspects administratifs de l’auto-entrepreneuriat
  • Accepter les périodes d’incertitude
  • Se donner du temps pour que l’activité prenne son envol

« Au pire, ça fera une petite anecdote de soirée sympa à raconter !
Au mieux, vous viendrez à la soirée avec la banane aux lèvres, et ça, ça n’a pas de prix ! »

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Pour toute demande en lien avec ses interventions (formation, accompagnement à la VAE, etc.), vous pouvez contacter Léo directement à : leoleguen.pro@gmail.com

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Et vous, qu’est-ce que vous oseriez tenter, si vous vous écoutiez vraiment ?

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