Se lancer en libéral : les pièges les plus courants à éviter

Quand on pense au libéral, il y a souvent deux émotions qui se mélangent : une vraie excitation à l’idée de retrouver du sens, de travailler autrement, et en même temps, une peur diffuse.

Peut-être que vous vous surprenez parfois à penser : “J’aimerais tellement tenter, mais est-ce que je vais y arriver ? Et si je ne trouvais jamais de familles ? Et comment je vais gérer l’administratif ?”

Ces questions sont normales. Elles traversent presque tous ceux qui envisagent de franchir le pas. Et c’est justement parce qu’elles sont fréquentes qu’il est utile d’identifier les pièges dans lesquels on tombe facilement au départ.

1. Fixer des tarifs trop bas par peur de ne pas trouver de bénéficiaires

Au début, on se dit souvent : “Si je propose un prix plus bas, ce sera plus simple pour démarrer.”
Sur le moment, ça rassure. Mais très vite, on réalise que ce choix peut devenir un piège : on travaille beaucoup, on se déplace, et au final… le compte n’y est pas.

Il ne faut pas oublier qu’un chiffre d’affaires n’est pas un revenu net. Si les tarifs de départ sont trop bas, on risque de s’épuiser pour très peu de résultats concrets.

Les familles, elles, ne cherchent pas forcément “le moins cher” : elles veulent surtout quelqu’un de compétent et fiable, sur qui elles peuvent compter. Un tarif juste donne aussi confiance et montre le sérieux de la démarche.

Il est normal d’avoir besoin de se sentir légitime au début, et d’avoir envie de “faire ses preuves”. Mais cela ne veut pas dire brader son accompagnement. La valeur de votre travail ne se mesure pas seulement en heures, mais aussi en expérience, en expertise, en écoute et en engagement.

2. Vouloir tout porter seul(e)

Quand on pense au libéral, on imagine souvent qu’il faudra tout gérer soi-même : l’administratif, la communication, la recherche de familles, les rendez-vous… tout en assurant les accompagnements. Sur le moment, on se dit : “C’est mon projet, donc c’est à moi de tout assumer.”

Mais cette façon de voir les choses devient vite lourde. On se sent isolée, on doute, et parfois même on perd confiance. Après des années à travailler en équipe, le contraste est fort, et il peut donner l’impression d’avancer seul(e) dans le brouillard.

La réalité, c’est qu’indépendant ne veut pas dire isolé. On peut recréer du lien autrement : en échangeant avec d’autres éducateurs, en rejoignant des collectifs ou en s’entourant de personnes-ressources.

Ce soutien change tout : il permet de se sentir compris(e), de partager ses doutes et de prendre le recul tellement nécessaire dans nos pratiques. Et ça, ça n’a pas de prix.

3. Sous-estimer le poids de l’administratif

Quand on pense au libéral, on se projette surtout sur l’essentiel : accompagner les familles. On oublie parfois qu’il y a aussi des devis, des factures, des déclarations… et qu’au bout d’un moment, ça finit par prendre de la place.

On se dit : “Je ferai ça plus tard, ce n’est pas si compliqué.” Mais en réalité, repousser ne fait qu’augmenter la charge mentale. On y pense le soir, on craint d’avoir oublié quelque chose, et ça devient une source de stress inutile.

Ce qui aide, ce n’est pas de tout maîtriser dès le départ, mais d’accepter que ça fait partie du métier. En s’y mettant un peu régulièrement, on découvre que ce n’est pas aussi insurmontable qu’on l’imaginait. Et surtout, on se rend compte qu’on peut trouver des outils, des modèles ou du soutien pour simplifier les choses.

L’administratif ne doit pas être ce qui freine un projet. C’est une partie du quotidien, certes moins passionnante, mais qui devient gérable une fois qu’on a trouvé son rythme.

4. Attendre d’être “parfaitement prêt”

C’est sûrement le piège le plus discret… mais aussi le plus courant. On se dit : “Je me lancerai quand j’aurai tout anticipé. Quand j’aurai plus confiance. Quand j’aurai suivi une formation de plus.” Et, sans s’en rendre compte, on repousse encore et encore.

Le problème, c’est que ce moment où l’on se sent totalement prêt(e) n’arrive jamais vraiment. Il y aura toujours quelque chose à apprendre, un doute qui revient, une peur qui freine. Et à force d’attendre, on reste dans une sorte de “zone entre deux” : plus en phase avec son poste actuel, mais pas encore engagé(e) dans son projet.

Ce qui change la donne, ce n’est pas d’avoir tout réglé à l’avance. C’est d’oser faire un premier pas, même imparfait. La confiance ne tombe pas du ciel : elle se construit en avançant. Une première rencontre avec une famille, un premier devis, un premier accompagnement… et déjà, on se rend compte que c’est possible.

Se lancer en libéral n’est pas un grand saut dans le vide : c’est une série de petits pas, chacun donnant un peu plus d’assurance pour le suivant.

En conclusion : avancer pas à pas

Se lancer en libéral, ce n’est pas évident. C’est normal d’avoir peur, de douter, d’hésiter. Personne ne commence ce chemin en ayant toutes les réponses.

Les « pièges » dont nous avons parlé ne sont pas des erreurs irréparables ; ce sont des étapes que beaucoup traversent.

Vous n’avez pas besoin d’être parfait(e) pour commencer. Vous n’avez pas besoin d’avoir tout anticipé. Vous pouvez avancer doucement, un pas après l’autre, en trouvant vos propres repères. Et à chaque pas, la confiance grandit.

Le libéral, ce n’est pas un saut dans le vide. C’est un chemin qui s’invente au fur et à mesure, avec vos forces, vos valeurs, vos envies. Et vous n’êtes pas seul(e) dans cette aventure.

Alors… y’a plus qu’à ! 😄

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